Choisir son sac de couchage

par 17 Mai 2022Équipement0 commentaires

Temps de lecture : 6 minutes

Lorsque l’on commence à réfléchir à son équipement, choisir le bon sac de couchage devient rapidement une question importante. C’est à mon sens, en dehors de la gourde, d’un moyen de faire du feu et d’un moyen de communication, l’élément le plus important dans votre sac à dos. Pendant la nuit, lorsque notre corps a besoin de se reposer, notre régulation thermique est très importante, elle influe directement sur la qualité de notre sommeil, qui influe à son tour sur notre forme physique du lendemain (sans parler des risques sur la santé si elle n’est pas maintenue dans la température adéquate). Je vais donc vous aider à bien choisir votre équipement pour dormir, que ce soit à la « belle étoile », dans une tente, sous une tarp, dans un hamac ou votre abri de fortune.

La coupe de son sac de couchage :

Premier obstacle lorsque l’on se retrouve dans un magasin ou sur un site web outdoor : on se rend compte qu’ils n’ont pas tous la même forme ! Même si les deux coupes les plus répandues restent la rectangulaire et le sarcophage, vous pouvez aussi, chez des revendeurs spécialisés, tomber sur d’autres propositions sans en comprendre les intérêts techniques. On distingue donc 5 types de coupes :

Rectangulaire : ce sont les plus répandues, surtout dans l’univers « camping ». Ils sont confortables, mais la surface à réchauffer est plus importante, ce qui signifie une perte de chaleur. Bien que sans problème pour du camping en conditions clémentes, c’est plus problématique lorsque l’on évolue en nature sauvage.

Sarcophage : cette coupe minimise l’espace entre son corps et le sac, ce qui signifie donc un gain de place et de chaleur, car le volume d’air à réchauffer est moins important.

Pied d’éléphant : il s‘agit d’un sac sans partie supérieure, partant du principe qu’on porte une doudoune en dormant. Cela signifie évidemment un gain de poids (presque la moitié, on en trouve entre 500g et 800g) et d’espace. Il s’adresse à mon sens uniquement à ceux qui savent précisément ce qu’ils font avec leur gestion de la température. Pour la survie et les expéditions d’aventure, je le recommande un peu moins : sans tente, on aura plus de mal à rester au sec, ce qui est le plus important dans les conditions qui sont souvent les nôtres.

Quilt : c’est un sac qui possède une structure qui évite que la garniture ne s’agglutine et permet de les utiliser comme une couette classique.

Top bag : on part du principe que l’on a un bon tapis de sol et donc pas de garniture isolante dans le dos pour gagner du poids. Ce n’est pas forcément une mauvaise idée, mais il faut être sûr de son coup et en expédition ou en simulation de survie, on ne l’est jamais !

Je ne saurai ici que recommander la forme en sarcophage, simple et fiable, c’est une optimisation intéressante au vu des activités qui nous concernent.

L’isolant de son sac de couchage :

Maintenant, intéressons-nous à ce qui compose votre couchage, en effet, la matière isolante qui le recouvre peut changer votre utilisation. Aujourd’hui, on en fait de 2 types : en duvet et en synthétique.

Duvet : c’est tout simplement une garniture faite à base de plumes. L’avantage ? Excellent rapport poids/isolation et une bonne compressibilité, ce qui les rend en général moins encombrants. Ils sont respirants pour mieux rester au sec et une fois dépliés, ils retrouvent leur capacité gonflante rapidement. Inconvénients : ils sont coûteux et absorbent plus facilement l’humidité tout en mettant beaucoup de temps à sécher. Enfin, si le sac se perce, vous prenez le risque de perdre des plumes.

Synthétique : une garniture faite à base de matériaux en général recyclés et en plastique. Le principal avantage par rapport au duvet est qu’ils sont résistants à l’humidité, ils sèchent très vite et sont faciles d’entretien. Ils sont également moins chers. Par contre, ils sont moins durables et le rapport poids isolation est moins bon : ils sont, pour les meilleurs d’entre eux, entre 200g et 300g plus lourd pour le même résultat d’isolation.

Ici, j’aurai du mal à vous donner un avis tranché, ma fibre écolo qui va de pair avec ma passion pour la nature me poussera à vous orienter vers les duvets, d’autant plus qu’ils ont une plus grande durée de vie et ont un meilleur rapport isolation/poids. Par contre, ils nécessiteront un entretien plus régulier et devront être vraiment maintenus en dehors de toute humidité, mais pour ça, il existe une solution dont je vous parlerai un peu plus loin dans cet article.

Les normes :

En Europe, il existe une norme nommée poétiquement : EN 13537, elle est faite pour standardiser les informations de température pour les sacs en 3 valeurs :

  • Température confort
  • Température limite confort
  • Température extrême

Retour d’expérience : difficile de s’y fier. La température confort, même respectée, ne suffit parfois même pas à avoir un repos compensateur dans un lit… Mon astuce est d’additionner 5 voire 10 degrés à la valeur annoncée.

Mes quelques conseils pour améliorer votre « set-up »

– Rajoutez une doublure thermique, que l’on appelle familièrement un « sac à viande ». C’est un sac supplémentaire que l’on glisse dans son sac de couchage. Cela permet de mieux retenir la chaleur du corps et de gagner quelques degrés, trois tout au plus. Il en existe en plusieurs matières, mais je recommande celui en soie, bien qu’un peu plus cher le rapport poid/chaleur gagné est excellent et… c’est plutôt agréable de dormir là-dedans ! Peut-être un peu fragile. Il permet aussi pour les plus transpirants d’entre nous de laver ce « sac à viande » et d’éviter ainsi de laver trop souvent son sac de couchage.

– La bonne astuce, surtout pour le sac en duvet et ses problèmes d’humidité : le sursac ! Appelé parfois « Bivy » dans le monde militaire, c’est un sac qu’on met, vous l’aurez deviné, par-dessus son sac de couchage. Il ne pèse quasiment rien, il est prévu pour être étanche et respirant, souvent en gore-tex, l’intérêt principal est de se couper du vent et de l’humidité sans que ça retienne notre transpiration à l’intérieur pour éviter les risques de condensation.

– Vous pouvez aussi, pour gagner de l’espace dans votre sac à dos, utiliser un sac de compression. Étanche si, comme moi, vous gardez enroulé votre sac de couchage à l’extérieur du sac à dos accroché avec des sangles.

– Très important, et sûrement le plus important : un bon tapis de sol. Je ferai probablement un article bientôt à ce sujet. En stage de survie, on a pour habitude de dire lorsque l’on conçoit son abri : « Une couche en bas en vaut deux en haut ». Comme l’air reste le meilleur isolant, les gonflables sont performants (pas en mode auto-gonflable pour le camping hein, gonflable à la bouche), ils seront très peu encombrants et légers, mais peuvent être fragiles. Si vous voulez quelque chose de plus robuste, optez pour les non-gonflables. Au passage, aussi, pour les hamacs ou les lits de camp militaires que certains d’entre vous utilisent, ils n’isolent pas du sol parce qu’ils sont élevés, au contraire, vous perdez de la chaleur corporelle par le bas. Rajoutez-vous donc un tapis de sol aussi entre vous et votre équipement, votre repos sera de meilleur qualité !

L’exemple d’un sac de soie, dans un sac de couchage, dans une bivy, sur un tapis de sol, dans un hamac ! (Respire, respire…)

Derniers conseils d’utilisations :

– Ne dormez pas avec la bouche et le nez dans le sac, laissez l’humidité de votre respiration sortir sinon vous allez vous créer de la condensation. Essayer de dormir au maximum à plat aussi pour que la circulation sanguine se fasse correctement, c’est comme ça que votre corps se réchauffe principalement.

– Adaptez la température de votre sac de couchage à l’environnement pour ne pas transpirer : la priorité est de rester au sec. On perd sa chaleur 25 fois plus vite quand on est mouillé !

– Lorsque vous rangez votre sac, ne le pliez pas et ne le roulez pas. Mettez-le en vrac ! Cela évitera de déplacer la garniture isolante du sac vers les extrémités et de perdre l’efficacité de l’isolant sur le milieu du sac.

– Même chose chez vous quand il sèche après un lavage (ou une pluie qui vous a laissé trempé dans un abri de fortune), ne le mettez pas sur un cintre ou en hauteur, séchez-le à plat ou vous risqueriez de déplacer l’isolation et de la rendre non uniforme, surtout avec une isolation en duvet.

Verdict :

Pour moi, le meilleur combo est (roulement de tambour) : sac de couchage sarcophage en duvet avec un sursac, un sac de soie, le tout rangé dans un sac de compression, avec un bon tapis de sol.

Avec ça, je dors partout et en tout temps, je rajoute uniquement une tarp en cas de pluie, de cette manière, j’y ai passé, en hamac ou à même le sol, mes meilleures nuits à la belle étoile !

Prêt pour une nuit dans la verte !
<a href="https://compagnie-aventuriers.fr" target="_self">Charlélie</a>

Charlélie

Associé fondateur de la Compagnie des Aventuriers, véritable backpacker ayant trop regardé "J'irai dormi chez vous", il passe son temps à fuir les endroits les plus touristiques pour aller se perdre dans les pays qu'il visite armé de son appareil photo (quitte à doubler le poids de son sac). C'est un adepte de rencontres inattendues et il est capable de porter un bonnet l'été en en plein cagnard.

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